CHAPITRE 5

Bill tint la dernière note, sa poitrine le brûlant alors qu'il forçait pour la sortir, et la foule hurla son approbation. C'était ça. C'était la décharge suprême d'adrénaline. Jouer pour une foule de plusieurs milliers de personnes, se tenir sous les feux des projecteurs, et simplement se laisser aller.

Ils étaient à nouveau en tournée, et même s'il y avait des tensions dans le groupe, ils s'éclataient comme des dingues. Bill écarta vivement le micro de sa bouche et se pencha en avant pour saluer le public. Ils s'amassèrent vers l'avant, voulant l'étreindre, et il pouvait sentir leur énergie.

C'était bête, mais les fans hurlantes tenaient une place plus importante dans son cœur qu'elles ne l'auraient cru. Il les aimait toutes. Comment ne le pourrait-il pas? C'était grâce à elles qu'il vivait son rêve, qu'il faisait ce qu'il avait toujours voulu faire. Il avait une dette envers elles.

Il courut le long du bord de la scène, touchant des mains et acceptant des fleurs et des cartes. Avant de sortir de scène, il lança un regard en arrière et vit Tom remonter son pantalon en saluant les fans. Bill sourit et alla en coulisse.

"Super concert," dit David en tendant un Coca à Bill. Bill lui sourit avec reconnaissance et le vida d'un trait. Des cheveux lui collaient au front dans le cou. "Les filles ont l'air d'adorer ton nouveau look."

"Je savais qu'elles l'adoreraient," dit Bill.

"Et bien, rend les heureuses et je suis heureux," dit David. Il tendit un marqueur à Bill. "Loges, groupies, signe leurs nichons, ou n'importe quoi."

Bill rit et décapuchonna son marqueur. Il était toujours dans l'énergie du concert et prêt à signer "n'importe quoi". Tom passa rapidement à côté de lui et heurta son coude. Bill poussa un cri et grimaça, Tom lança un regard en arrière.

"Aïe!" dit Bill ostensiblement en se massant le coude .

"Tu t'en remettras," répondit Tom en souriant. Bill tira la langue à Tom et Tom leva les yeux au ciel.

Ils passèrent quarante-cinq minutes à signer des autographes et à saluer les fans, puis ils furent reconduits à leur hôtel. Ils se retrouvèrent dans la chambre de Bill et Tom.

"On sort tous ce soir?" dit Georg. "Putain, je tiens pas en place. J'ai besoin de sexe."

"Moi aussi," dit Tom. Le ventre de Bill se tordit de douleur et il déglutit.

"Je viens," annonça Bill.

"Mais je crois que je vais rester là. Je pense que je couve quelque chose." Tom croisa les bras et s'appuya contre l'armoire. "J'irai une autre fois."

"Awww, mec, vraiment?" dit Gustav.

Bill lança un coup d'oeil à Tom qui le lui renvoya. ‘Qu'est ce que tu fais?' pensa Bill les sourcils froncés. ‘Tu veux que je reste?'

"On se retrouve ici dans vingt minutes," dit Georg à Bill et Gustav.

"En fait, je sais pas," dit Bill en baillant. "On commence tôt demain. Peut-être que je vais rester et finir des devoirs pour l'école."

"Ugh," grognèrent Georg et Gustav en même temps. Ils rirent. "Ok," ajouta Georg. "Les mecs, on se voit plus tard. Remet toi, Tom, tu peux pas tomber malade."

"Va te faire foutre et amusez-vous bien," répondit Tom en souriant.

Les deux quittèrent la chambre et Bill s'assit sur son lit.

"Tu te sens malade?" demanda Bill.

Tom ne dit rien, s'avança simplement près de Bill et s'assit aussi.

"Tom?" Les doigts de Bill le démangeaient, il voulait soit attirer Tom plus près ou bien le repousser.

"J'ai réfléchi," dit Tom lentement. "A propos des Maldives."

"Ouais?"

Tom s'approcha encore jusqu'à ce que leurs cuisses se touchent. "Je n'ai pas été avec une fille depuis qu'on est revenus," dit-il. "Tu… tu me manques."

"Je suis juste là, je suis toujours juste là," dit Bill en s'écartant un peu.

"Ça me manque d'être en toi," dit Tom. Les mots choquèrent Bill, bien qu'il les ait déjà entendu avant.

"On a parlé de tout ça." Bill repoussa les mains de Tom.

"Tu as le contrôle," dit Tom. "Je ferai tout ce que tu diras, mais s'il te plait, essaye de me donner une chance."

Bill leva un sourcil sceptique. "J'ai le contrôle?"

"Oui," dit Tom.

"Bien," murmura Bill. "Alors je veux regarder la télé."

Alors que Bill tendait la main vers la télécommande, Tom mit sa main sur la sienne. Bill se figea et le regarda. Le visage de Tom était près, trop près. Cela rendait presque Bill mal à l'aise.

"Tu le veux vraiment?" demanda Tom en penchant la tête sur le côté.

Bill se mordit la lèvre. "Je ne veux pas faire d'erreur."

"Quelle erreur?"

"Toi." Bill retira sa main de Tom et se leva. "Tu ne peux pas juste me siffler quand t'en a envie. Et je ne crois pas que t'ais pas été avec une fille depuis. Je sais que tu es sorti."

"C'est vrai," dit Tom en fronçant les sourcils.

"Tu sais que c'est dur pour moi de te dire non," dit Bill, désemparé. "Ne me pousse pas."

"Je n'essaye pas de te pousser," dit Tom. "On fera ce que tu voudras." Tom regarda la télévision et attrapa la télécommande. "Il était sur le point de l'allumer quand Bill lui toucha la main.

"Arrête." Il ne voulait pas vraiment regarder la télévision. Maintenant qu'ils parlaient, il voulait continuer. "On a besoin de régler certaines choses."

"Je ne sais pas quoi dire," dit Tom.

Bill soupira et grimpa sur le lit, s'asseyant sur ses jambes. Tom se tourna pour lui faire face et leva une main vers le visage de Bill. Il fit courir un doigt calleux sur la joue de Bill et toucha ses paupières. Bill fixait Tom, sans cligner des yeux, sans bouger.

"Tu n'as pas été avec une fille," dit Bill la voix tremblante. Tom hocha la tête et entoura le visage de Bill d'une main.

"Promis," dit Tom. Il s'avança, peut-être pour un baiser et Bill tourna la tête. "Bill…"

"Est ce que tu seras avec une fille demain? La semaine prochaine? Le mois prochain?" demanda Bill

Tom ferma les yeux et se frotta le front. "Je sais pas."

"Alors je peux pas faire ça," dit Bill. "Comment est ce que les choses changeraient?"

Cette fois, Tom se leva. Il enleva sa casquette et regarda Bill. "Je suis un idiot."

"Au moins tu l'admets," dit Bill.

"Je sais que je suis un idiot. Je sais que je vais me bourrer la gueule et tout foutre en l'air. Je ne vais pas te mentir," dit Tom. Il faisait les cent pas au pied du lit. "J'essaye d'être honnête avec toi."

"Moi aussi," dit Bill. Il détestait ce que disait Tom et il savait que c'était la vérité, et ça lui donnait envie de vomir. Tom n'allait pas arrêter ce qu'il faisait, il n'allait pas changer.

"On a des idées très différentes sur le sexe," dit Tom. "Quand je baise une fille… je ne fait que la baiser. Ça ne veut rien dire. Mais quand je suis avec toi…" Il regarda Bill, les yeux humides. "Putain, Bill, je veux pas que ça soit comme ça."

Si Tom commençait à pleurer, Bill savait qu'il perdrait la bataille. Son cœur brûlait déjà pour son frère, même si ses poings se serraient de rage. "Si ça avait la moindre importance pour toi, alors tu ne coucherais pas à gauche et à droite," dit Bill, la voix ferme.

"Ce n'est pas vrai," répliqua Tom. "Tu as une idée de l'amour, mais ce n'est pas comme ça que les choses fonctionnent vraiment. J'ai seize ans, bordel de merde, je ne suis pas prêt pour décider de ce que je veux pour toujours."

"Tu crois que je suis naïf," dit Bill. "Je ne le suis pas. Je t'aime et c'est comme ça. Ok? Je suppose que c'est moi l'idiot."

Tom se frotta le front avec lassitude. "Je ne veux pas me disputer avec toi."

"Moi oui," répondit Bill. "Je veux provoquer une putain de réaction de ta part, de n'importe quelle sorte. Tu ne me donnes rien. J'en ai marre de deviner et d'attendre, et au final d'être déçu. C'est à propos de ce que je veux, pas vrai?"

"Oui," dit Tom en hochant la tête. "Mais c'est injuste."

"Ne me parle pas d'injustice." Bill relâcha ses épaules et les laissa tomber. En fait il ne voulait pas se disputer avec son frère. Il avait voulu parler. "Tomi…"

"Je sais pas, Bill," dit Tom doucement. "Je ne peux te donner qu'un certain nombre de choses avant que tu me demandes d'être quelqu'un d'autre. Je ne te demanderais pas de changer pour moi."

"Rien de ce que je fais ne t'affecte."

"Tout ce que tu fais m'affecte," dit Tom. "Bordel, sur scène, quand on traîne, n'importe où. Même quand je… tu sais, avec d'autres personnes. Tu es toujours là. Je suis en toi tout le temps."

Bill eut un mouvement de recul et baissa le regard. Il avait tellement envie de croire son frère. Tom essaya encore de toucher l'épaule de Bill, et Bill laissa sa main se poser là. Quand Bill leva les yeux, Tom caressa le côté de son visage, et frotta gentiment son pouce contre sa joue.

"Tu n'as aucune idée de combien je veux juste te laisser faire," dit Bill doucement.

Tom fit traîner son doigt jusqu'aux lèvres de Bill qui pressa un petit baiser contre celui-ci. "Laisse moi faire," dit Tom. Tom s'assit près de Bill et lui toucha les bras, les épaules, le cou. "J'ai envie de toi."

Bill se sentait mal, et peiné, et mieux qu'il ne l'avait été depuis des semaines. Il se pencha dans les bras de Tom et colla sa joue contre la bouche de son frère. Tom laissa sa langue glisser contre la peau de Bill et Bill poussa un soupir tremblotant. Il se sentait si fatigué, si vulnérable.

Peut-être qu'il se détesterait le lendemain matin, mais il avait besoin de Tom. "Je te dis oui," répondit Bill en tournant son visage. Leurs lèvres se connectèrent un moment jusqu'à ce que Tom se recule et descende ses lèvres dans le cou de Bill.

"Laisse moi me racheter," chuchota Tom.

Les entrailles de Bill se transformaient en compote. Il voulait laisser Tom le posséder, même si c'était la pire des choses possibles pour lui. A ce moment là, il n'en avait rien à faire. Il n'en avait foutrement rien à faire si Tom l'utilisait ou s'il prenait une mauvaise décision.

Il se pencha vers Tom. "Je ne pense pas que tu puisse te racheter," dit-il.

"Je peux essayer."

Bill ferma les yeux et sentit le corps de Tom sur le sien. "Essaye," dit Bill.

Tom embrassa doucement le cou de Bill, et cela envoya des frissons dans tout son corps. Bill tendit une main vers la tête de Tom et guida son visage le long de sa clavicule, soupirant alors que les longs cils de Tom frôlaient sa peau. Bill se tourna, embrassa la tête de Tom et inhala. L'odeur de Tom lui avait tellement manqué, et de la respirer chaque nuit aussi.

"Allonge toi," murmura Tom en glissant une main le long du torse de Bill vers le bord de son T-shirt. Il passa ses doigts le long du ventre dénudé et Bill trembla légèrement. Il laissa Tom le pousser gentiment jusqu'à ce que son dos soit bien à plat sur le matelas.

Bill leva le regard vers Tom et ouvrit les lèvres en respirant fort et en tremblant. C'était un moment qu'il désirait depuis longtemps. Tom le fixait, le regardait vraiment. Bill se sentait nerveux. Avant ce n'était que des contacts dans l'obscurité. A présent, ils pouvaient se voir très clairement, et Bill avait l'impression que Tom le voyait pour la première fois.

"Qu'est ce que tu regardes?" Bill cligna des yeux.

Tom se mordit la lèvre inférieure et leva le coin de sa bouche en un demi-sourire. "Toi."

"Tu aimes ce que tu vois?" demanda Bill timidement.

"Tu es…" Tom rougit vraiment, baissant la tête.

"Oui?" Bill regardait Tom à travers ses longs cils. "Quoi?"

"J'aime ton nouveau look," marmonna Tom. Il rampa sur Bill et l'embrassa directement sur la bouche. Bill gémit et enroula ses bras et ses jambes autour de son frère. "Putain je l'aime vraiment." Tom mordilla le cou le Bill. "En fait, il me rend dingue."

Bill se cambra contre lui. "Comment?"

Tom rit et suça le cou de Bill. "Tu sais."

"Non." Bill laissa retomber ses jambes, les écartant pour que Tom s'installe entre elles. Tom le fit immédiatement, écrasant leurs bas-ventres l'un contre l'autre.

"Je n'ai même pas regardé une fille," dit Tom.

"Menteur." Bill releva ses hanches et pensa à combien il voulait que leurs peaux nues glissent l'une contre l'autre. Il émit un son plaintif et attrapa l'arrière du pantalon de Tom. "Tu n'es qu'un gros menteur."

Tom grogna et s'assit, passant son T-shirt par-dessus sa tête et le jetant au sol. Bill haleta et se sentit rougir. Tom tendit la main vers le bas et remonta le T-shirt de Bill de son ventre jusqu'à son torse. Il amena sa bouche sur la peau de Bill et lécha une ligne invisible le long de son torse.

"Enlève le," murmura Bill, trop à bout de souffle pour vraiment parler. "Enlève tout."

"Shh," dit Tom en souriant. "Et je ne suis pas un menteur."

Bill leva ses bras au-dessus de sa tête alors que Tom lui retirait son T-shirt. "Si tu l'es. Tu es un menteur jusqu'à ce que tu me dises comment je te rends dingue."

Tom fit une pause. "Ok, alors je suis un menteur."

"Tomi!" Bill tira Tom de nouveau sur lui et colla leurs corps chauds ensembles. L'absence de T-shirt le faisait se sentir plus proche, Mais il crevait toujours d'envie d'en avoir plus. "Comment?"

Tom tira sur la ceinture à clous de Bill. "Tu es plus…"

La ceinture tomba et fut jetée sur le sol avec leurs T-shirts. Bill remua jusqu'à ce que son pantalon glisse sur ses hanches. "Plus?"

Tom glissa ses doigts sous le jean et le boxer de Bill, empoignant ses fesses. "Plaisant à regarder."

"Hey," dit Bill en plissant les yeux. Il cria quand Tom serra plus fort. "Es-tu en train de dire que j'étais moche avant?"

Tom sourit et retira le pantalon et le boxer de Bill. "Non, tu étais bien. C'est juste que…" Tom fit courir ses mains le long des jambes nues de Bill jusqu'à ses hanches. "J'ai envie de t'arracher tes fringues à chaque fois que je te vois maintenant."
Bill gémit puis couina quand Tom enroula une main autour de son pénis. "Oh, putain, Tom."

"Et ça me rend dingue," dit Tom. "Surtout quand tu refuses même que je te touche. Je voulait tirer dessus." Sa main libre monta dans les cheveux de Bill et tira.

"Umph," grogna Bill.

"Mais ce n'est pas entièrement différent d'avant," dit Tom en tirant encore. "Pas les cheveux, mais vouloir t'arracher les fringues." Il lâcha les cheveux de Bill et serra son sexe plus fort.

Bill roula ses hanches vers le haut et laissa échapper un souffle tremblant. "Encore, Tom."

Tom caressa le sexe de Bill deux fois de plus, faisant des cercles avec son pouce sur le gland et tordant sa main. Bill poussa un fort gémissement. "Ma main t'a manqué?"

Bill hocha la tête, les yeux grand ouverts en fixant Tom. "Tomi."

"Ne m'appelle pas comme ça," dit Tom en enserrant étroitement le pénis de Bill. Bill remonta ses genoux et ouvrit la bouche en un gémissement silencieux. Tout était si bon et intense. Ça faisait trop longtemps depuis la dernière fois qu'il avait eu ça.

Bill agrippa le pantalon de Tom et essaya de le baisser, grognant sous l'effort. Tom regarda son visage et rit un peu jusqu'à ce qu'il mette sa main sur celle de Bill et l'aide à descendre son jean. Bill soupira quand la peau chaude de Tom s'appuya contre la sienne. Toute hésitation qu'il ait pu avoir à être avec Tom disparut de son esprit. Instantanément, il se rappela à quel point il adorait ça.

"Viens en moi," chuchota Bill en écartant les jambes et en collant son sexe contre celui de Tom. "Je veux que tu rentres entièrement à l'intérieur."

"Oui?" Tom suça la peau du cou de Bill puis leva la tête pour regarder son frère. "Vraiment?"

"Ça fait si longtemps, s'il te plait," dit Bill avec une pointe de supplication dans la voix. Il sourit à Tom. "Ça sera si bon."

"Ça fait longtemps," répondit Tom en abaissant ses hanches et en pressant brutalement leurs sexes ensemble. "Ça pourrait faire mal."

"Je m'en fiche." Bill attira le visage de Tom vers le sien et colla ses lèvres à son menton. "Juste… Mets la à l'intérieur de moi."

"Putain, tu m'as rendu si dur que," gémit Tom. "je peux pas te dire non."

"Alors ne le dis pas," dit Bill. Tom pencha la tête et leurs lèvres entrèrent en contact, s'ouvrant immédiatement pour laisser les langues jouer. Tom maintint la tête de Bill et l'embrassa profondément, enfonçant ses hanches contre lui avec des mouvements circulaires.

"Oh mon Dieu," siffla Tom. Bill pouvait sentir sur sa peau l'humidité provenant de Tom.
"Tu n'as vraiment couché avec personne depuis," dit Bill, le croyant complètement tout d'un coup.

"Je te l'ai dit," dit Tom. Il s'écarta d'un coup de Bill et secoua la tête. "Ne bouge pas."

Bill regarda Tom sauter du lit et commencer à fouiller dans sa valise. "Qu'est ce que tu fais?" Bill le savait, mais il voulait que Tom le dise.

"Je prends le lubrifiant," dit Tom. Il sortit un tube inconnu et le tendit en l'air. "J'ai remplacé la lotion par quelque chose de mieux."

"Viens par là," dit Bill. Il écarta les jambes et enroula une main autour de son sexe. "Et utilise ça sur moi."

Tom déglutit. "Juste une seconde." Il refouilla dans sa valise et à présent, Bill ne savait pas ce qu'il faisait. Quand Tom revint vers le lit, il avait quelque chose dans la main.

"Quoi?" demanda Bill.

Tom posa le lubrifiant et ouvrit la main.

"Tu te fous de moi?" Bill s'assit, se sentant soudain mal. Il regarda le paquet d'aluminium dans la main de Tom et fronça les sourcils.

"Ne t'énerve pas, Je suis juste prudent," dit Tom. Il s'approcha de Bill et Bill recula. "Qu'est ce qui va pas?"

"Tu veux utiliser un préservatif?" Bill ne pouvait pas le croire. "On n'en a jamais utilisé avant."

"On n'en avait pas besoin avant," dit Tom doucement.

"Tu as couché avec Rebekkah et tu n'en a pas utilisé avec moi après," répliqua Bill, la voix dure.

"J'étais qu'un gamin stupide," dit Tom. "Je ne veux pas te faire de mal."

Bill savait que c'était logique, que Tom était raisonnable. Mais le préservatif le rendait malade. Ça l'obligeait à accepter le fait que Tom avait couché ailleurs. Il ne pouvait pas faire semblant pour une nuit que les choses étaient de retour à la normale. Tom n'allait pas jouir à l'intérieur de lui, et aussi ridicule que ce fut, ça ne semblait même plus valoir le coup.

"Tom, non," dit Bill, refusant la situation avec intransigeance. Il s'assit et amena ses genoux à son torse, se couvrant. Il se sentait encore plus nu qu'il ne l'était. "Non, désolé."

Tom ouvrit la bouche, désemparé, et secoua la tête. "C'est soit ça, soit rien."

"Et qu'est devenu ce que je veux?" dit Bill d'une voix forte. Il ne pleurerait pas. Tom ne pouvait pas encore avoir ses larmes.

"Ça n'a pas d'importance," dit Tom en fronçant les sourcils. "Je ne peux plus te faire de mal."

"Et comment tu appelles ça?" dit Bill sèchement. Un sanglot monta dans sa gorge mais il toussa, voulant le chasser. "Putain ça me tue."

"Ça ou rien," répéta calmement Tom. "Aller, c'est pas si terrible."

"Parce que ce n'était pas si terrible de baiser toutes ces filles avec un de ces trucs? Bordel, Tom. N'essaye même pas de…" Bill ne finit pas sa phrase, les oreilles rouges d'émotion. "Tu sais que je ne peux pas."

"Alors moi non plus."

Bill se mordit la lèvre. Il avait toujours tellement envie de Tom et il savait au fond que c'était vraiment le seul moyen. Peut-être que Bill se fichait des conséquences de ne pas utiliser de protection, mais il savait que Tom ne l'exposerait jamais à ça. Il savait que c'était trop sérieux pour Tom.

Bill soupira et retourna le problème dans sa tête. Tom le fixait, toujours en attente d'une réponse.

"Je ne suis pas d'accord avec ça," dit finalement Bill. Il ne pouvait pas regarder Tom ou il savait qu'il allait se mettre à pleurer. "Ça ne me plait pas du tout."

"C'est juste un préservatif," dit Tom. "Tu ne le sentira même pas."

Ce n'était pas la chose à dire. "J'en ai rien à foutre, c'est pas le problème," répondit Bill sèchement.

Tom se rapprocha, malgré le ton de Bill, et lui embrassa l'épaule. "S'il te plait, je ne pourrais pas me supporter si je te faisais du mal de cette façon."

Bill se sentait vraiment horrible. Alors il regarda Tom et prit sa décision. "Juste cette fois," dit-il.

"Qu'est ce que tu veux dire?"

"Après ça, on ne le fera plus à moins que tu sois clean et libre de façon sûre et certaine. A moins que tu n'ais pas besoin d'un de ces foutus trucs." Bill savait que ça pouvait très bien être la dernière fois. Tom soupira. ‘Il le sait aussi,' pensa Bill.

"Ok," fut tout ce que dit Tom, et un étrange silence tomba sur eux. Ils avaient couché ensemble en étant fâchés, heureux, tristes ou nerveux, mais là ils se sentaient juste vides. C'était une expérience complètement différente, et Bill n'était pas du tout sûr de vouloir la vivre.

Bill regarda Tom manipuler l'emballage du préservatif et le sortir. "Tu veux le…?"

Bill secoua rapidement la tête. "Non."

Tom soupira et roula le préservatif sur son sexe, le mettant en place. Bill devait regarder ailleurs. Il laissait échapper une larme en clignant des yeux et ne voulait pas que Tom le voie. Quand il sentit de nouveau la main de Tom sur lui, il se tendit.

"Comment tu me veux?" demanda Bill d'un ton monotone.

"Sur le dos, ok?" Tom serra l'épaule de Bill. "Je veux te voir."

Bill ne voulait même pas regarder Tom, mais il accepta. "D'accord, si c'est ce qui est le plus facile." Il se mit sur le dos et écarta les jambes. Tom s'assit entre elles et ouvrit le tube de lubrifiant. Bill ne put s'empêcher de regarder Tom alors qu'il étalait la substance sur son sexe.

Bill était toujours dur, en dépit de ce qu'il ressentait, et son ventre était tiraillé par le désir. Son cœur ne le voulait pas, mais son corps si. ‘Une dernière fois, au moins,' pensa Bill amèrement.

Tom pressa un doigt en lui et il étouffa un sanglot. Il était tendu et ça faisait mal. "Calme toi," dit Tom en entrant son doigt plus profondément. "Tu dois te calmer."

"J'essaye." Bill serra les dents et lâche un souffle. Le doigt de Tom glissa profondément à l'intérieur et se plia. "Putain!" Tom ajouta rapidement un autre doigt, frottant contre la prostate de Bill jusqu'à ce qu'il soit détendu et humide. Le plaisir aveuglait Bill presque jusqu'au point ne plus rien avoir à faire de ce qui c'était passé plus tôt.

"Maintenant," dit Bill doucement. Il regarda le visage de Tom et leurs yeux se rencontrèrent. Bill se sentait plus triste qu'autre chose. Son cœur était brisé et exposé au regard de Tom. Il était dur de croire qu'ils avaient ri et s'étaient taquinés quelques instants auparavant.

Tom retira ses doigts sans quitter Bill des yeux et plaça son sexe à son entrée. Bill essaya de détendre le noeud entremêlé à l'intérieur de lui pour laisser Tom le pénétrer. Son sexe était si gonflé, il avait besoin de cette délivrance, et Tom était si dur contre ses fesses. Malgré sa douleur, il voulait toujours que Tom prenne beaucoup de plaisir.

Bill sentit Tom s'enfoncer en lui, juste un peu. ‘Pas si mal,' pensa Bill en gardant les yeux sur le visage de Tom. Il ferma les yeux et essaya d'imaginer qu'ils étaient chez eux. Ils avaient treize ans, chez eux, et c'était la première fois. Aucun d'eux ne savait ce qu'il faisait, mais ça n'avait pas d'importance car ils étaient la première fois l'un de l'autre. Ils étaient sur un pied d'égalité.

Il sentit les mains de Tom serrer ses genoux. Bill ouvrit les yeux et soudain, Tom était près de son visage. Il allait l'embrasser. Bill tourna la tête et la bouche de Tom s'appuya contre son oreille. "Bill," marmonna Tom.

"Pas ce soir," répondit Bill sans méchanceté. Cependant, il était ferme.

"Bien," dit Tom. Il s'écarta du corps de Bill et s'accroupi entre ses jambes. Avec un grognement, il pénétra entièrement à l'intérieur et Bill cria presque.

Ça faisait mal et c'était si bon que Bill ne savait pas quoi ressentir.

"Si tu ne me laisses plus jamais le faire," dit Tom en s'enfonçant puissamment en Bill, "alors tu devrais au moins me laisser t'embrasser."

Bill ne pouvait empêcher ses hanches de rouler contre les à-coups de Tom. "Ce n'est pas moi qui décide si on le refera," dit Bill entre deux souffles. Tom donna un coup de rein vers le haut. "Putain!" Le sexe de Tom frottait contre sa prostate encore et encore, et c'était presque trop.

"Si c'est toi," dit Tom. "Putain c'est toi. Tu me rend complètement dingue, Bill." La voix de Tom était tremblante, cassée. Il prit Bill plus fort. Bill jura et tint les bras de Tom qui étaient à présent près de ses épaules.

Ils se rapprochaient l'un de l'autre, la sueur glissant entre eux.

"Rien n'est sous mon contrôle," dit Bill. Tom secoua la tête et se pencha en avant. Leurs nez se heurtèrent et Tom claqua ses hanches contre Bill. Bill gémit directement dans la bouche de Tom.

"Tu ne crois pas que tu me contrôle?" demanda Tom. Bill pointa sa langue et goûta la lèvre inférieure de Tom. "Je ne peux rien faire sans penser à toi."

"Tais toi," dit Bill. Il releva la tête et couvrit la bouche de Tom. Le baiser fut court et fort.

Quand leurs lèvres se séparèrent, Bill haleta en cherchant l'air et colla son front contre le torse de Tom. Ils bougeaient à un rythme régulier, brutal, défonçant le matelas, la tête de lit cognant contre le mur. Bill se tordait et remuait sous Tom. Ce qui avait débuté lentement et tristement s'était changé en quelque chose plein de passion. Bill cambra le dos et colla ses hanches vers le haut.

"Touche moi," commanda Bill en enfonçant ses ongles dans le dos de Tom. Tom mordit l'épaule de Bill et prit son sexe en main. Bill sentait les doigts calleux contre sa peau sensible et enflée et il gémit. C'était presque trop intense. "Putain, putain, putain. Je te sens pas, plus fort."

Tom s'enfonça avidement en Bill, ses hanches se cognant contre ses fesses encore et encore. Bill s'était ouvert pour lui et c'était comme s'ils n'avaient même pas passé un jour sans le faire. Tom écrasa ses hanches vers le bas, s'enfonçant et restant en son frère, puis Bill reconnut l'expression du visage de Tom.

"Est ce que tu vas…?" Bill ne finit pas. Il détestait d'avoir à poser la question car à l'intérieur, il ne sentait rien. Tom expira fortement et sa tête retomba sur le torse de Bill. Tom avait joui et Bill ne pouvait même pas le sentir. "Putain…"

"Tu n'as pas encore joui, je reste à l'intérieur." Tom empoigna et serra le sexe de Bill, montant et descendant sur la longueur de façon désordonnée. Bill sentit des frissons dans ses cuisses, et il savait qu'il était proche. Cependant, il ne pouvait pas arrêter de penser qu'il n'avait pas pu sentir l'orgasme de Tom en lui

"Merde," chuchota Bill, le plaisir se concentrant dans son ventre. Tom le caressa une fois de plus et il se cambra, jouissant d'un orgasme long et fort contre le ventre de Tom.

Mais Bill n'était pas satisfait. Il repoussa Tom de sur lui et se redressa

"Où est ce que tu vas?" demanda Tom.

Bill se leva et marcha vers la salle de bain. "Me doucher." Il ne se retourna pas et n'attendit pas la réponse de Tom. Il alluma la salle de bain et s'approcha de la douche. Il ouvrit l'eau et s'avachit à côté de la baignoire, écoutant le jet rebondir sur le carrelage.

"Putain," dit Bill, des larmes se formant dans ses yeux. "Putain, putain, putain."

Puis il y eut un petit coup à la porte. Bill s'essuya les yeux.

"Je veux être seul," énonça-t-il.

"Tout va bien?" demanda Tom à travers la porte.

Bill ne répondit pas. Il n'avait pas non plus l'intention d'aller sous la douche. Au lieu de ça, il laissa des larmes silencieuses tomber sur ses joues

"Bill? Je peux entrer?"

"Je me douche," répondit Bill la voix tremblante. Il prit une profonde inspiration mais un petit sanglot se coinça dans sa gorge, et il commença à pleurer ouvertement. L'eau noyait le bruit, mais il avait le sentiment que Tom savait ce qu'il faisait.

Bill frissonna malgré la vapeur chaude qui s'enroulait autour de lui. Il s'entoura de ses bras et essaya de calmer sa respiration.

"Bill, laisse moi entrer."

"Je l'ai déjà fait," répondit Bill presque sèchement. "Va dormir, je sors plus tard."

Il n'entendit pas de réponse de la part de Tom. D'autres larmes roulèrent sur ses joues alors que ses cheveux se collèrent dans son cou et sur son front. Il détestait la situation. Il détestait que ça ait de l'importance pour lui. Ce qui empirait les choses était que Tom essayait toujours de convaincre Bill qu'il signifiait quelque chose pour lui. Mais Bill ne pouvait pas le croire. Il ne le voulait pas.

Et pire que tout, Bill en voulait encore plus


**


"Donc voilà, vous aurez tous vos propres chambres d'hôtel à partir de maintenant," dit David en regardant les garçons. Ils étaient dans le tourbus, en route pour un nouveau concert, et David les avait rassemblés au fond du bus pour une réunion. Tout le monde semblait heureux de l'annonce excepté Tom.

"Pourquoi?" demanda Tom.

"Parce que, ça devient vraiment sérieux maintenant et vous méritez quelques privilèges," dit David. "Bill a demandé."

"Juste parce que Bill veut quelque chose, tu le fais?" dit sèchement Tom.

"Whoa, calmos," dit Georg. "C'est une bonne chose."

"J'ai demandé des trucs, et vous les producteurs ne les avez jamais envisagés," dit Tom. Bill regarda son frère à travers la table. Il avait l'air énervé.

"Là c'est pour tout le monde," dit simplement Bill. Les choses ne pouvaient pas empirer entre eux. Bill n'en avait presque plus rien à faire. "Par ailleurs, je suis le leader."

"Et alors?"

"Alors j'ai ce que je veux." Pendant un moment, Bill fixa Tom d'un regard noir. Les yeux de Tom lui renvoyaient son regard intensément. L'énergie entre eux était tangible, complètement électrique.

"Vous devenez aussi plus vieux et on ne peut plus vous fourrer tous dans une seule chambre," continua David en ignorant clairement les jumeaux. "Ça fonctionnait avant, mais maintenant ce n'est plus le cas. Ça rendra tout plus simple."

"Ça me va," dit Gustav. Il sourit nerveusement, lançant un coup d'œil à Tom et Bill. "Je pense aussi que c'est une bonne chose."

Bill détourna les yeux de Tom et se leva pour aller à sa couchette. Il marchait vers l'avant du bus quand il sentit un bras attraper son coude.

"Va te faire foutre, Tom," marmonna Bill.

"Bill."

Bill se figea. Ce n'était pas Tom, c'était David. Bill se retourna et cligna des yeux. "Ouais?"

"Qu'est ce qui se passe avec toi et Tom?" demanda David. "Vous arrêtez pas de vous sauter à la gorge depuis une semaine et Georg et Gustav ont l'air d'être sur le point de se pisser dessus à chaque fois que vous vous regardez."

Bill essaya de penser à un mensonge, et vite. Il devenait doué pour le mensonge, il était obligé. Les gens posaient des questions inappropriées et il devait répondre sans hésitation, impassiblement. Il était obligé de mentir. Par ailleurs, il ne pouvait pas dire à David la vérité. ‘Ouais, hum, il ne veut pas me baiser sans capote,' ne serait pas la bonne réponse.

"C'est mon frère, alors il me rend dingue," dit Bill, se décidant pour un demi mensonge.

"Qu'est ce qu'il fait exactement pour te rendre dingue?" David voulait des détails. Bill regarda le sol.

"Et bien… il fait trop la fête," dit Bill. "Et ça troublait mon sommeil. Maintenant qu'on va avoir des chambres séparées, ça ira mieux."

David hocha la tête. "Et?"

"Qu'est ce que tu veux dire, et?" Bill fronça les sourcils. "Il me tape sur les nerfs, c'est tout. C'est une vraie tête de con quand il veut."

"Vous avez vécu ensemble toute votre vie."

"Le bus c'est différent," marmonna Bill. "On peut arrêter de parler de ça? Je vais me calmer. Plus de regards meurtriers, promis."

"J'espère," dit Dave avec une pointe d'avertissement parental dans la voix. Il se tourna pour retourner là où les autres garçons étaient assis.

Bill alla à sa couchette et grimpa à l'intérieur. Il ne lui était toujours pas familier, ce lit sur roues inconnu. Vivre dans le tourbus la première partie de la tournée avait été possible parce qu'il était avec Tom. Maintenant ils étaient chacun de leur côté, avec même des chambres d'hôtel séparées. Bill ne pouvait pas imaginer pire situation.

Et tout ça était son oeuvre.

‘Tu ne peux pas reculer maintenant,' pensa-t-il. Il se mit en boule sur le côté en regardant le chat en peluche que Tom lui avait donné des mois plus tôt. Il le fourra sous le matelas.

Il commença à s'endormir et y était presque quand il sentit le matelas s'enfoncer et bouger.

"Ugh," grogna-t-il en essayant de s'asseoir. Tout le bus était dans le noir. Il avait du réellement s'endormir. "Quoi?" demanda-t-il d'une voix pâteuse. Il savait que Tom était dans sa couchette.

"Ce n'est pas gentil," fut tout ce que dit Tom. Il se pencha au dessus de Bill et tira sur quelque chose près du mur. Il se rassit en tenant le chat en peluche dans ses mains. "Il ne t'a rien fait."

Bill soupira. "N'essaye pas de faire ton mignon avec moi."

Tom laissa retomber le chat entre eux. "Pourquoi tu as fait ça?" demanda Tom.

"Parce que je ne peux pas dormir dans la même pièce que toi," dit Bill en sachant exactement ce que voulait dire Tom.

"C'est tellement puéril."

Bill se redressa vivement et essaya de pousser Tom hors de sa couchette. " Ça , c'est puéril," dit Bill aigrement.

Tom ne bougea pas, il se pencha juste en avant et attrapa le rebord intérieur de la couchette. Bill essaya encore de le pousser. Il commençait à s'énerver.

"Tom, va-t-en."

"Pourquoi tu as fait ça?"

Bill émit un bruit de frustration. "Pour ne pas avoir à te voir plus que nécessaire."

"Bill," dit Tom doucement. "Vraiment?"

Refusant de reculer, Bill hocha la tête. "Et maintenant le fait que tu sois là ruine un peu l'effet recherché. Tu es trop près, je peux pas respirer."

"On a été plus proches," murmura Tom. "Bien plus proches."

"Je ne peux pas respirer," répéta Bill.

Tom lâcha la couchette et commença à partir. "Va te faire foutre, Bill."

Bill attendit jusqu'à ce que Tom soit parti et attacha le rideau. Puis il trouva le petit chat et le serra contre lui alors qu'il se remettait en boule sur le côté. Il regardait droit devant sans cligner des yeux et se rappelant à peine de respirer. Il se sentait complètement insensible et inexistant.

"Connard," marmonna Bill.

FIN CHAPITRE 5

 

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